Selon Baker et Akin[1] (1995), les grandes causes des migrations internes décrites dans la littérature sont : les catastrophes, le développement inégal, la pression démographique, la faible production agricole, la pauvreté ou l’attraction des villes.
Catastrophes : la multiplication des aléas climatiques (inondations, sécheresses, avancée de la mer, salinisation des sols) est l’une des principales causes de migration interne. Elle affecte des populations qui souvent, ne disposent pas de moyens pour faire face ou contourner le phénomène. Les populations installées dans les anciens bassins qui se sont taris avec la période de sécheresse, subissent actuellement les foudres des inondations. Elles sont ainsi contraintes à abandonner ces zones et perdre tout l’investissement qui a été fait dans leurs maisons au profit d’autres localités qui ne répondent pas souvent aux principes de l’urbanisme (dans la région de Dakar, des populations ont été déplacées suite à des inondations et logées dans une zone qui, malheureusement, est devenue inondable).
Cette migration forcée appelle une réflexion autour du concept et du contenu de l’urbanisation, quant aux zones à vocation d’habitation. La différentiation entre zones d’habitation et zone à usage agricole ne se fait pas systématiquement, en tout cas au cours de ces dernières années, où la pression démographique s’est accrue, surtout dans les centres urbains.
A côté des problèmes liés à l’environnement, comme cause de migration interne relative aux catastrophes, l’on peut citer les conflits armés. Des populations massives ont déserté leurs habitations, fuyant la guerre et abandonnant maisons et terres. Ces déplacements massifs de population traduisent une forte pression sur le logement, mais aussi et surtout, sur le principal matériel de travail de ces populations : la terre.
Dans leur nouvelle localité, les populations déplacées se doivent de partager les terres cultivables de leurs hébergeurs, soit à travers un prêt gratuit ou généralement une location. De même, cette situation se traduit par une baisse de leur production et un aggravement de leur situation sécuritaire alimentaire. Elles deviennent plus vulnérables et moins résilientes.
[1] Baker, J. et T. A. Akin, 1995. The Migration Experience in Africa. Uppsala (Suède), Nordiska Afrikainstitutet.
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