Selon Baker et Akin[1] (1995), les grandes causes des migrations internes décrites dans la littérature sont : les catastrophes, le développement inégal, la pression démographique, la faible production agricole, la pauvreté ou l’attraction des villes.
Pauvreté : partie à la recherche de lendemains meilleurs, la population résidente des centres ruraux envahit les zones urbaines les plus attractifs où, le retour sur investissement est plus important. L’absence d’opportunités, la rareté de l’emploi, le faible retour sur investissement éducationnel, la contraction de l’investissement dans les secteurs productifs et intensifs en main-d’œuvre, le caractère saisonnier de l’activité économique, le manque d’infrastructures et le défaut d’industrialisation notamment la faible transformation agro-industrielle, sont autant de facteurs explicatifs de la pauvreté en zones rurales.
Face à cette situation, une certaine population, pour l'essentiel, les plus jeunes et les mieux formés, s’exile volontairement, au mieux vers les pays du Nord ou dans les grands centres urbains nationaux et au pire dans les petits centres urbains plus proches. Cette situation n’est pas sans conséquences aussi bien sur les centres de départ que sur ceux d’accueil.
Pour les localités qui se vident de leurs meilleurs bras valides qui devaient porter la croissance et le développement, la pauvreté risque de s’en aller grandissant, compte non-tenu des envois de fonds de ces derniers et de l’utilisation de ces fonds. Dans les localités d’accueil, les pressions migratoires, surtout sur le logement et le marché de l’emploi, s’intensifient et pourraient s'accentuer au cours des prochaines années, si la situation perdure.
Madaniou DIEME
[1] Baker, J. et T. A. Akin, 1995. The Migration Experience in Africa. Uppsala (Suède), Nordiska Afrikainstitutet.
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